RÉALISATION D’UN CÂBLE SYNCHRO/CHARGE PALM

Bonjour à toutes et à tous.

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Quand j’ai débuté en électronique numérique il y a… Heu…… Attends….. Heu……… Fort longtemps, beaucoup d’entre-vous se baladaient en culottes courtes… Ce que je viens d’écrire ne sera bientôt plus compréhensible par qui que ce soit et fera hurler à la mort les gens des bonnes mœurs et les féministes… (Bah ! ça les occupera encore un moment, et encore pour que dalle…). 🙂
A cette époque (de plus en plus lointaine), les revendeurs en informatique confectionnaient eux-mêmes leurs cordons de liaisons et ils avaient souvent leurs références propres. Je ne dirais pas que c’était un art, mais c’était incontournable car c’était du consommable sur lequel ils faisaient une certaine marge.
C’était une tâche répétitive, considérée comme ingrate souvent attribuée aux stagiaires et nouveaux techniciens qui faisaient ainsi leurs premières armes (ben oui, les câbles blindés…). 🙂
J’en ai fait un certain nombre… Vous pouvez pas savoir… Certainement parce que c’est un boulot dans lequel on débute longtemps.
Les connecteurs utilisés étaient très souvent les célèbres COAX-AMP-DB-BCS-BNC-RJ-PRT-RCA-JACK etc… Qui servaient aux câbles séries, parallèles, modems, réseaux, écrans, alimentations, audio… Bla-bla-bla…
C’était relativement facile à faire, une fois que vous aviez le schéma, le câble, les connecteurs, la gaine, le fer à souder et la « sonnette », vous étiez le dernier maillon qui permettait à l’imprimante d’imprimer, à l’écran d’afficher, au réseau de communiquer et même à l’UC de cramer :
« T’ain ! je pouvais pas savoir, moi, que c’était inversé !!! ».
Tout n’était pas normalisé comme aujourd’hui, mais le câblage était économique grâce (quand c’était possible) à l’usage de câble nappe dont on pouvait facilement séparer les conducteurs à la main, pratique (et esthétique) parce que ce câble nappe pouvait être multicolore (conducteurs faciles à identifier) et aisé parce qu’en général, les boitiers des connecteurs étaient relativement volumineux ce qui permettait même d’y ajouter petit CI, interrupteur, potentiomètre, roue codeuse… Pouvant transformer un simple câble en périphérique à part entière.
Aisé surtout parce qu’il y avait un kilomètre entre chaque broche… 🙂
Bien, assez palabré, on y va…

Comme vous le savez maintenant, je suis un aficionado du PALM.

Le modèle que j’utilise actuellement est un Tungsten T3, engin fort sympathique.

Je l’ai acheté pour une bouchée de pain, car il était vendu nu (pas de station d’accueil, pas de soft, pas de doc, même pas de stylet), et puis, il ne s’allumait pas.
Il a fallu que je démonte l’engin afin de lui changer son accu, que j’achète un socle pour le charger/relier à mon PC, et que je lui dégote un stylet.
L’accu n’est pas de format très spécifique et j’en avais un de la bonne taille dans mes réserves.
Il m’a été facile de trouver un socle en vente à un prix raisonnable, mais un peu rageant parce qu’aucun des socles PALM en ma possession ne pouvait accueillir ce modèle qui, bien entendu est doté d’un autre type de connecteur ( l’ « universel ») dont j’ai déjà parlé par ailleurs.
Par contre, il m’a fallu un certain temps pour me procurer le stylet d’origine, pratiquement introuvable, il faut dire que c’est un stylet télescopique à ressort qui n’a équipé que très peu de modèles, je me suis d’ailleurs demandé s’il n’était pas en platine étant donné les prix demandés par certains voleurs vendeurs en ligne (j’en ai vu sur Ebay qui en demandaient dans les 80€ plus 70€ de port !!!). J’ai donc utilisé pendant un an le stylet d’un autre modèle, pas adapté du tout qui dépassait de l’appareil et s’accrochait dans ma poche quand il ne tombait pas au fond.
J’ai fini par en trouver un sur «Le bon coin» pour 5€.

Bon, alors tout va bien maintenant, l’appareil fonctionne à la perfection, il se synchronise, se charge, son stylet ne dépasse pas, j’en ai donc terminé avec ce PALM… Pas tout à fait…
Le «T3» est menu (109x76mm), très rapide (ARM 400Mhz), doté d’un LCD couleur (320×480 pixels)… OK, que des bonnes choses me direz-vous, je suis d’accord mais ces qualités ont un revers de médaille car sa petitesse ne permet pas d’y loger un gros accu et sa vélocité le fait consommer autant d’électrons qu’un électeur devant un plat de mensonges, pas aidé par le fait que la couleur et la haute résolution, c’est gourmand aussi, surtout quand le rétro-éclairage est permanent (et oui, c’est très con sur un produit nomade mais je n’ai pas dit qu’il était parfait).
Tout ça pour dire que son autonomie n’est pas extraordinaire, certes, il peut tenir plusieurs jours sans ravitailler (et même plus d’une semaine si on ne se sert que des applications natives), mais en déplacement pro, week-end et vacances, il est beaucoup plus sollicité et c’est une autre histoire… Car comme disait ma grand-mère :
« Si tu pars sans eau… Tu bois pas… Nigaud… ».
En effet, en sus de mes contacts, notes et dates, j’ai toute une masse de documents la dedans, des bases de données, livres, schémas, photos, mp3, et un sacré paquet d’applications… Vous voyez le topo : il faut que je lui donne sa dose d’électrons et pour cela, je n’ai d’autre choix que d’emmener avec moi, son socle et son transformateur.
Pas pratique, ça prend de la place, ça pèse (le socle est lesté) et comme il m’arrive souvent de me déplacer en moto, l’encombrement et le poids sont des facteurs non négligeables.
Un simple cordon USB vers PALM, où mieux encore, un petit adaptateur aurait dû faire partie du package officiel.
Il me faut donc une solution de recharge hors-domicile.
En me procurant un autre socle et en le dépouillant, je pense que quelques soudures plus tard je pourrais sans peine bricoler un adaptateur vers USB, mais l’idée d’un cordon me semble plus cohérente niveau praticité.
J’ai cherché dans la jungle du net un schéma tout fait mais je n’ai rien trouvé, enfin rien, j’abuse un peu car on trouve quand même les brochages des connecteurs, mais pas de schéma de câble… C’est incroyable, cela doit être tellement simple que personne ne s’est dit que ça pourrait servir à quelqu’un.
J’ai alors étudié les diverses connexions PALM et SONY afin d’adapter un des deux câbles USB dédiés à mes Clié.
Le connecteur des SONY est bien entendu, différent de celui des PALM.
Bon, j’ai donc deux câbles SONY, un classique et un à enrouleur, je choisis de travailler sur ce dernier car il est très pratique, il contient cinq brins et le connecteur est doté de vingt points de contacts tous alignés, la consultation de mes grimoires sataniques me permet de dire qu’en regardant le connecteur en bout de câble de face et en parcourant les contacts de gauche à droite alors :

1 Non utilisé.
2 GND. Masse générale.
3 USB Data+.
4 USB Data–.
5 Masse USB. N’est pas connecté sur le câble (je pense qu’il est à la masse coté Clié).
6 USB Vbus. Est ponté sur le câble avec le 8.
7 Non utilisée.
8 Sortie 5 Volts. Entrée alimentation Clié.
9 Charge 5 Volts. Non utilisé sur le câble.
10 Non utilisé.
11 UNREG out. Sortie tension non régulée en direct de l’accu (voir remarques).
12 HotSync IRQ. Déclenche la « hotsync » si relié à la masse (contact momentané).
13 RS-232 DTR.
14 RS-232 RXD.
15 RS-232 TXD.
16 RS-232 CTS.
17 RS-232 RTS.
18 CNT detect. Sur le câble, est ponté sur le 19 (Masse générale) avec une résistance de 120K.
19 GND. Masse générale.
20 Non utilisé.

Remarques :

Les signaux RS-232 sont au niveau CMOS donc 0-3,3 Volts maxi, ce qui est toujours bon à savoir si on veut jouer avec.
La sortie tension sur la broche 11 est directement reliée à l’accu sans passer par le circuit de contrôle de charge (et surtout de décharge), et est protégée par un fusible CMS (sur le Clié), qui grille si on dépasse les 250mA, vaut mieux pas toucher sans savoir.

Bon… Maintenant il faut que je regarde à quoi ressemble un connecteur «universel» PALM.
Il est composé de seize points de contacts alignés, je consulte de nouveau le grimoire et toujours en regardant de face le connecteur en bout de câble et en parcourant de gauche à droite, alors :

1 CHARGE. Entrée 5 Volts accu 500-700mA.
2 RS-232 DTR.
3 RS-232 RTS.
4 RS-232 CTS.
5 DETECT. Détection périphérique.
6 RS-232 TXD.
7 RS-232 RXD.
8 Vout. Sortie 3,2 Volts 100mA maxi..
9 ID. Identification périphérique (mode socle USB si mis à la masse et d’autres modes selon résistance).
10 GND. Masse signal et charge (par pontage au 16).
11 Non utilisée.
12 HotSync IRQ. Déclenche la « hotsync » si raccordé au 3 Volts (donc au 8 par contact momentané).
13 USB Vbus.
14 USB D–.
15 USB D+.
16 GND. Masse signal et charge.

Remarques :

Le connecteur du SONY est bien mieux pensé que celui du PALM, d’une largeur identique, il est un peu plus long et est moins épais, les contacts sont plus larges et ne dépassent pas de l’embase. Le système de blocage fait appel à des crochets rétractables par appuis de chaque coté du connecteur tandis que celui du PALM fait appel à des crochets rétractables par dessous, en force par traction.

A gauche le connecteur PALM.

La « hotsync » matérielle se fait différemment, en effet sur le SONY il faut raccorder momentanément la broche dédiée à la masse, sur le PALM, il faut la raccorder au 3 Volts.

Réfléchissons…

Mon idée est de câbler les contacts 13–14–15–16 et faire un pont entre les contacts 13 (Vbus) et 1 (Vcharg) afin d’utiliser Vbus pour charger l’accu.
C’est un risque dans le sens ou je ne sais pas si Vbus est critique au niveau du courant d’entrée en cas d’alimentation via des dispositifs genres adaptateurs secteurs et powerbank qui peuvent envoyer 2A, mais logiquement, ça doit être régulé.
Je me demande aussi si le courant Vbus suffira seul à charger l’accu (même lentement et surtout si le T3 est allumé).
En regardant de plus près, je me rends compte qu’il va falloir aussi que je ponte aussi le 9 (ID) au 16 (GND), histoire que le PC considère le câble comme un socle USB afin d’assurer une éventuelle synchronisation par ce biais.

Avant toute chose, il me faut ce connecteur très particulier et je n’en trouve pas, il faut dire que je ne connais même pas son nom…
Alors je cherche un câble qui en est pourvu, ils sont rares et je n’arrive pas à trouver mon bonheur sans qu’un sagouin ne tente de m’arnaquer (j’en ai trouvé à des prix vraiment prohibitifs, dans les 30€ quand même).
Je n’ai pas d’oursins dans les poches, mais c’est de l’abus et je fais en sorte de ne jamais alimenter les escrocs (sauf l’état Français qui n’est pas un escroc de par sa loi).
Je finis par trouver un vendeur Allemand qui vend des chargeurs pour PALM T3 à base de quatre piles 1,5 Volts (pas très économique ce principe mais toutefois utile dans le cadre d’un dépannage d’urgence), ça coûte 15€, c’est beaucoup pour ne récupérer qu’un connecteur mais bon, pas le choix, et puis peut-être qu’il est pré-câblé sur les broches de données et que je n’aurais qu’à couper le câble, ponter et et y souder un connecteur USB, en bonus il doit y avoir un circuit de régulation à récupérer la-dedans puisqu’une simple addition permet de savoir que l’animal génère une tension de 6 Volts, donc supérieure (d’un Volt quand même) à la tension nominale.
Comme disait ma grand mère :
« Avec ce qu’on s’est mis à la guerre, on peut bien maintenant faire affaires ».
Alors j’en commande un et le démonte aussitôt reçu pour me rendre compte qu’ils ne se sont pas beaucoup creusés les méninges niveau conception, la réputation de rigueur et d’efficacité teutonne n’est plus fidèle à la réalité : pas de circuit de régulation, et un interrupteur dont la seule utilité est d’allumer une LED à travers une résistance, ce qui est complètement inutile (et même pénalisant pour ce type de produit). Les quatre piles AA sont effectivement reliées en série et envoient bien 6 Volts.
Pas vraiment compréhensible, bien entendu ça ne fera pas griller le T3 qui possède son propre circuit de régulation, mais lui envoyer un Volt de trop le vieillira plus vite, et c’est pas sympa.

Voici le produit :

Pas de chance, son cordon ne contient que deux brins, je ne peux pas l’utiliser si je veux aussi que mon dispositif serve aussi au transfert USB. Une bonne nouvelle quand même : le connecteur est démontable.

Si on étudie le connecteur du T3 on voit que comme le Clié la charge de l’accu doit se faire par un contact dédié à cela sur le socle et relié à un transformateur (qui sort 2A sur le SONY et 1A sur le PALM), le Vbus ne faisant qu’alimenter la carte mère.

Un cordon de synchro/charge PALM doit donc être connecté ainsi :

Contact 1 de la prise USB vers la broche 13 du connecteur PALM (Vbus).
Contact 2 de la prise USB vers la broche 14 du connecteur PALM (D–).
Contact 3 de la prise USB vers la broche 15 du connecteur PALM (D+).
Contact 4 de la prise USB vers la broche 10 du connecteur PALM (Masse signal).
Châssis USB relié à la broche 16 du connecteur PALM (Masse châssis).

Uniquement coté connecteur PALM, on ajoute quelques ponts :

Entre la 13 et la 1 histoire de repiquer les 5 Volts du Vbus vers le circuit de charge de l’accu.
Entre la 9 et la 16 histoire de forcer l’identification du périphérique en socle USB.
Entre la 10 et la 16 pour mettre la 10 à la masse commune (signal/charge).

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Assez tergiversé, il faut y aller maintenant, alors en avant !!!

déjà, dessouder les fils des deux connecteurs. Formalité… Car comme disait ma grand-mère :
« Il est souvent plus aisé de défaire que de faire ».

Ensuite, les soudures…
Alors je vous assure que sur ce coup là, elle avait raison mamie !!! il n’y a qu’une dizaine de soudures à effectuer et c’est pourtant la galère. Les brins étamés du câble plat cassent facilement en cas de pliages répétés (ce qui arrive en bougeant un peu trop le connecteur sans immobiliser le cordon), et le pas entre chaque broche n’est que de 0,6mm.
Une vraie épreuve qu’il vaut mieux affronter avec des yeux reposés, une troisième main, une bonne loupe, un fer à panne fine et ne pas trembler…
Pour compliquer les choses, j’ai utilisé de la gaine thermorétractable pour éviter les éventuels contacts malencontreux entre broches voisines, si proches…

Bon, c’est fait, j’y ai passé un certain temps et je ne suis pas fier du résultat en ce qui concerne l’esthétique mais bon, on s’en fout un peu, et même beaucoup… Car comme disait ma grand-mère :
« Fonctionnalité prime sur beauté, surtout si c’est caché ».

Voyez, et il restait encore deux soudures à effectuer :

Un p’tit sondage au multimètre histoire de ne pas avoir de surprises genre inversion +- où ponts involontaires, un p’tit coup d’chaud sur les gaines, et je ferme… Avec difficultés pour replier les brins puisque la partie arrière du connecteur qui les contient est assez étroite et tasse un peu mes ponts au point qu’un brin se détache… Grrrr !!!… Je croyais en avoir fini avec les soudures. 😦
Au deuxième essai, tout se passe bien et le résultat final est à la hauteur.

Voyez donc :

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Et voici venir le temps des tests…

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La charge :

pour cela, j’ai déchargé le PALM à 50% avec quelques parties de Bejeweled 2 en plein écran ainsi que de la lecture mp3 avec une grosse playlist et le son à donf, puis je l’ai branché éteint sur un des ports USB de mon PC.
J’ai alors constaté que l’accu se chargeait en tirant 200 mA.
J’ai tenté ensuite la charge avec un powerbank, l’accu tire 320 mA.
Puis sur le chargeur secteur de mon téléphone, il tire 350 mA.
Donc ça ne chauffe pas et l’appareil charge tranquillement, c’est du tout bon.
Il est vrai qu’on est loin de ce que sort l’alimentation dédiée au socle, mais ça charge même si le T3 est allumé, et si la charge est lente, c’est quand même bien mieux que de se retrouver en rade.

La liaison données :

pour ce faire, j’ai lancé l’application Card reader et eu j’ai la joie de voir apparaître la carte SD sur le bureau du PC, j’ai effectué dessus quelques lectures/écritures sans problèmes, c’est cool, surtout parce qu’il n’y a pas besoin de pilote spécifique pour pouvoir lire la carte quelque soit l’appareil sur lequel on connecte le PALM qui est alors considéré comme un simple lecteur SD (et micro SD avec l’adaptateur adéquat).
Puis j’ai lancé l’application « Hotsync » (je n’ai pas installé de bouton poussoir sur le connecteur par manque de place) et la synchronisation s’est correctement effectuée.

Voila, c’est terminé, j’espère que cet article pourra servir à quelqu’un, car comme disait ma grand-mère… 🙂

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A bientôt.