Lorenzo ~~>
Banc d'essai

LA SMARTWATCH TICWRIS RS

Bonjour à toutes et à tous.



Je l'ai déjà dit, j'aime partager mes expériences d'achats surtout quand elles sont positives et aussi si je n'ai pas trouvé d'articles détaillés sur le net qui m'auraient permis de ne pas prendre de risques.
Bon, nous allons parler montres aujourd'hui, d'une en particulier qui me semble particulièrement bien étudiée en regard de son prix.

Mais avant tout, je vais de ce pas, vous raconter ma vie...

Comme tout un chacun, j'ai eu quelques montres dans ma vie, la première pour mes dix ans, une YEMA "sous marine" mécanique (celle avec le plongeur gravé au dos) que j'ai échangé trois ans plus tard avec une des premières montres LCD à quartz, une JAZ, j'ai regretté cette décision cette dernière étant bien fade d'aspect et surtout non étanche...
Ensuite, j'ai eu une superbe et très originale montre mécanique, avec un beau cadran en dégradé bleu, à guichets, boitier chromé ovale, dont j'ai oublié la marque, montée sur un non moins superbe bracelet en cuir ouvragé, offerte par mon oncle, celle là m'a été volée par quelqu'un de proche en visite dans ma chambre, maudit soit-il car elle me manque.
Puis j'ai eu une CASIO W-300 "MARLIN" étanche qui m'a accompagnée lors de nombreuses plongées.
En plastique noir, rectangulaire et anguleuse au niveau des poussoirs, elle affichait la date en même temps que l'heure ce qui était très pratique et bipait les demi-heures et les heures donc était très appréciée dans les réunions ainsi que dans les cinémas et les théâtres (un bip à 30mn, deux autres à 60) " Chhhhuuuuuuuut !!! 😦 ".
Je l'ai tellement appréciée que la suivante fut aussi une CASIO, la DBA-80 "DATABANK", toujours en plastique noir, celle-ci était vraiment avancée technologiquement, en effet, en plus des fonctions habituelles elle permettait de stocker un certain nombre de numéros de téléphones avec les noms associés, et mieux encore, de les appeler en émettant les fréquences vocales correspondantes, j'ai fini par donner cette dernière à mon frangin... Qui a trouvé le moyen de la casser au niveau du boitier à l'attache du bracelet (rien à voir avec la qualité de la montre, mon frère a toujours été un brise-fer et c'est dommage pour lui car en bon état aujourd'hui elle vaut une blinde...).
Me lassant de l'affichage numérique, j'ai décidé de non seulement revenir à l'analogique, mais aussi à la marque YEMA pour plusieurs raisons, en effet, j'avais de très bons souvenirs de ma première montre et pourquoi se fournir au Japon, alors que je vis dans un pays qui possède une belle histoire horlogère, bon, celle de YEMA n'est pas énorme puisque la marque fut créée en 1948 mais c'étaient (oui, c'étaient) de bien fiables et belles montres. Quand à la représentation analogique, elle permet une visualisation instantanée et sans effort de lecture ce qui me fait penser à mon article sur les multimètres ou il en est un peu question.
Alors, en 1989 (cela fait quand-même pas loin de quarante ans et nous allons parler d'une montre qui fonctionne toujours à la perfection), retour à YEMA et à l'analogique car avec mon premier vrai bon salaire, j'ai acheté une montre à 3000 balles (je parle en Francs mais c'était déjà une belle somme), une YEMA FLYGRAF que voici :
C'est un beau chrono analogique à quartz n'est-il pas ? En plus, il fait règle à calcul.
Comme j'y ai mis le prix, je faisais effectuer les changements de piles par un horloger, mais un jour, j'ai décidé (parce qu'à chaque fois ça me coûtait vraiment cher) d'acheter un outil d'ouverture de boîtier afin de changer la pile moi-même (je sais, sur ce type de montre ce n'est pas conseillé puisqu'il faut pressuriser le boîtier et changer le joint au remontage pour qu'elle garde ses propriétés d’étanchéité mais j'avais arrêté la plongée...).
Quelle ne fut pas ma surprise lors de la première ouverture de me rendre compte que le mouvement était signé SHIMAUCHI !!!
Nom de Satan !!! Pas possible, une montre Française d'une marque de bonne réputation et d'un certain prix, avec à l’intérieur un mouvement Japonais (V906 pure copie du SEIKO 7A38 donc quatre moteurs et 15 rubis quand-même), c'est n'importe quoi...
Et même aujourd'hui, si vous allez sur le site YEMA, vous remarquerez que ces guignols (mot pesé), dans leur historique ne parlent pas de l'achat de la marque par SEIKO en 1988, ni de la faillite qui a suivie plus tard et de la revente encore à une autre société... Ils vous laissent croire que la marque est la même que celle fondée en 1948, genre l'usine à Besançon avec les ouvriers hautement qualifiés qui arrivent le matin en SOLEX...
C'est énervant, sur le cadran, je vois le sigle en bleu blanc et rouge (le blanc est d'ailleurs en train de se barrer, ils n'ont fait que le cadran et c'est le seul truc qui déconne), pour confirmer cela, le mot "France" est indiqué (en tout petit) sous la barre de six heures et en regardant l'arrière du boîtier j'y lis un beau « YEMA PARIS » ce qui est un peu dérangeant puisque Besançon, c'est pas la porte d'à coté, tout ceci alors que le soleil levant avait déjà mis la main sur la marque (d'ailleurs en regardant mieux, on y voit aussi la mention "MOVT JAPAN"). Je ne suis pas chauvin mais je déteste par dessus tout l'arnaque hypocrite légale car je la trouve vicieuse en plus d'être trompeuse. Faut assumer, non de d'la !!!
Cette YEMA a donc fini par me lasser et quitte à naviguer Japonais (qui ont aussi des marques que j'apprécie) je me suis offert quelques années plus tard une SEIKO, plus discrète (pourtant avec alarme) et je portais tantôt l'une, tantôt l'autre jusqu'à que la dernière arrivée me lâche pour cause de fuite de la pile qui l'a rendue irréparable (ma faute : ne jamais laisser une pile dans une montre qui ne sert pas pendant un long moment... Leur faute : ne pas oublier à la conception, d'isoler le circuit imprimé à proximité d'une source d'énergie chimique).
Habitué à l'alternance entre deux montres, je me suis procuré pour la remplacer une fine montre CITIZEN "ANA-DIGI TEMP", assez jolie, sinon originale car dotée de deux vrais cadrans analogiques, de trois cadrans LCD numériques et surtout d'une fonction température.
Alors ma YEMA, enfin ma YEMAUCHI ou bien SHIMAUYEM, appelez la comme vous voudrez, fonctionne toujours, ma CITIZEN aussi d'ailleurs et j'alterne depuis un moment entre les deux suivant mon humeur et mon choix vestimentaire (la YEMA, plus épaisse, passe mal sous la manche de certaines chemises).

Vous le savez, fidèles lecteurs de la première heure, une de mes passions est l'électronique, et comme j'aime bien les montres j'ai été intéressé par l'arrivée sur le marché horloger des "SMARTWATCH" appelées chez nous « MONTRES CONNECTÉES », j'ai jeté un œil la-dessus et ai été un peu estomaqué par les fonctions et surtout par les prix !
J'ai donc logiquement décidé de me construire ma propre montre.
Je n'y suis pas allé en douceur, la montre que j'ai conçue à base de micro-contrôleur est une vraie bête de course, tenez vous bien:
Le cœur de la montre est un ESP-32 WROVER-B (2 cœurs 240MHz, 4Mo RAM FLASH, 8Mo PSRAM) ça envoie du lourd !
Le WIFI est présent, le Bluetooth aussi, l'I2C, l'I2S, le SPI, l'UART, du DAC de l'ADC, du PWM du ONE WIRE...
Facile alors d'y ajouter des capteurs et je ne m'en suis pas privé: un BMP280 pour la température et la pression atmosphérique (donc la météo et l'altitude), un compas pour ne pas perdre le nord, un accéléromètre 3 axes plus gyro, un DS3231 pour l'heure, un MAX30102 pour le rythme cardiaque et l'oxygénation sanguine, un écran OLED 1.3", un mini joystick, un mini HP, un micro MEMS, douze LEDS WS2812, un vibreur, une batterie de 520mAh pour alimenter tout ça et j'ai conçu puis imprimé un boîtier via mon imprimante 3D.
J'ai placé sur le devant juste au dessus du bracelet un connecteur avec tout ce qu'il restait de ports disponibles pour brancher encore d'autres dispositifs comme par exemple un INA219 la transformant en mini voltmètre/ampèremètre (max 26V/3,2A) et bien d'autres choses encore comme une caméra, un clavier...

Et puis j'ai codé, et codé, et codé encore...

Cette montre est une tuerie, je n'ai pas vu d'équivalent sur le marché, un seul problème, ses dimensions:
50X50mm sur 20mm d'épaisseur et je ne parle pas du poids, à coté la YEMA est une montre de midinette.
Ce n'est pas une montre, mais une monStre, ne parlons pas de passer une manche de chemise par dessus...
Alors, j'ai mis ça de coté, je n'abandonne pas mais il va falloir que je conçoive et grave un PCB spécifique et pour cela que je termine un autre projet qui va me permettre de faire ça dans ma cave, donc... En pause.

C'est quoi cette histoire ? Pourquoi ne pas concevoir mon circuit imprimé par logiciel, puis envoyer les fichiers en Chine pour recevoir peu après une dizaine de CI pour pas cher et d'une qualité pro ?
Bonne question, disons que je suis effaré du nombre de fichiers qui sont maintenant en possession de sociétés Chinoises sans vraiment de garanties de n'en jamais ressortir un jour à peine modifiés (ce qui est probablement déjà le cas).
Alors non, pas envie de retrouver sur le marché le fruit de mon labeur sans mon consentement.
Donc la conception et la construction devront se faire dans ma caverne, et pour un exemplaire unique donc plus que rare.

Pendant que je concevais cette usine à gaz, je me suis procuré une montre connectée de type DZ09 (bien moins puissante mais avec des fonctionnalités GSM et un écran tactile couleur), bon, je ne l'ai pas payée bien cher et je me la suis fait rembourser car le processeur annoncé n'était pas celui qui était dans la montre et certaines fonctions vantées n'étaient pas implémentées (podomètre, monitoring de sommeil...), tout simplement parce qu'il n'y avait pas un seul capteur la-dedans, d'où l’intérêt de la démonter à l'arrivée.
L'autonomie était de deux jours maxi, le temps de réponse de l'interface pourrie était lamentable, la caméra intégrée avait une résolution de 320x200 alors qu'elle était annoncée pour 2Mpixels et pour finir, même si elle était moins imposante que le monstre que j'avais conçu, elle était encore trop épaisse.
Seul l'écran et sa dalle tactile étaient corrects, tout le reste était naze.
Pas terrible comme expérience, mais cela m'a permis (en plus de récupérer certains composants) de voir ou en était la technologie de ces montres.
Alors j'ai repris mes habitude avec la YEMA et la CITIZEN en me disant qu'il fallait attendre un peu que la techno avance un peu.

Quelques constatations évidentes se sont imposées :
Une montre connectée n'a plus grand chose à voir avec une montre mécanique, l'entretien par exemple se cantonne au simple nettoyage et au changement de la batterie de temps en temps si cela est possible (accessibilité, prix).
La consommation énergétique est proportionnelle au nombre de fonctions et de capteurs ainsi qu'à la taille et la technologie de l'afficheur.
La réparation aux composants en cas de panne est presque impossible et se résume dans la majorité des cas à un échange standard, par conséquent en dehors de la période de garantie, panne=poubelle dans la plupart des cas.
Donc, aujourd'hui, il faut-être riche ou inconscient pour mettre l'équivalent du prix d'une montre mécanique dans l'achat d'une montre connectée car elles n’égrènent pas les secondes de la même manière. Il n'y a rien de mécanique dans une smartwatch, idem dans une montre à quartz LCD, et un tout petit peu dans une montre à quartz analogique.
Par contre, la montre mécanique classique justifie son prix plus élevé par un assemblage de rouages d'une complexité variable suivant les fonctions et demandant un certain savoir faire se traduisant par quelques heures de conception et de montage.
Si vous doutez... Démontez vous verrez...

C'est sur cette dernière pensée que j'ai décidé d'attendre que les prix baissent.

Deux ans plus tard, donc il y a un mois et demi, je me suis procuré (toujours en Chine) une SMARTWATCH vraiment pas chère: 26€ avec le port, une TICWRIS RS que voila :
Comme vous pouvez le constater, nous sommes en présence d'une montre que l'on peut qualifier de discrète mises à part les gravures du pourtour (c'est une échelle tachymétrique). Et elle est en métal !
Le cadran affiché est visuellement plus fin que sur la photo qui a été prise d'assez près.
Comme pour la pseudo DZ09 je m'attendais à un truc bancal ne répondant pas vraiment aux spécifications annoncées que je vous cite:


- Écran : LCD TFT couleur tactile 1.3" 320x320 (au milieu alors... Il est rond le LCD...).

- CPU : RTL8762CK (ARM Cortex M4).

- RAM : 160 Ko

- ROM : 64 Mo

- Bluetooth V 5.0

- Capteurs : SP02 (oxygénation du sang), rythme cardiaque, accéléromètre.

- Vibreur.

- Batterie : lithium/polymère 200mAh

- Boîtier : métal sauf le fond en plastique imitation carbone.

- Étanchéité : IP68

- Taille: diamètre 45mm, épaisseur 9mm, largeur du bracelet 22mm

- Poids : 55 grammes


Sur la foi des caractéristiques, il n'y a rien qui choque.
La quantité de RAM peut-être... Mais c'est une montre, on ne va pas lui demander ce qu'on demande à un smartphone.
Le Bluetooth est en version 5, ce qui accroît la portée et en diminue la consommation si votre smartphone en est aussi à cette version.
La ROM, (de type flash je subodore), est chargée d'une foultitude de logiciels divers permettant de mesurer les battements du cœur en temps réel, de compter aussi en temps réel le nombre de pas que vous faites tout au long de la journée, de mesurer le taux d’oxygénation du sang, mais aussi de vous assister dans divers domaines comme tenir un journal de vos temps de sommeil, de vous avertir de l'arrivée de notifications avec affichage des messages sur l'écran de la montre (le choix des applications se fait par le smartphone). Et ça continue avec la météo sur trois jours, la possibilité de refuser un appel entrant, directement à partir de la montre avec affichage du nom du contact s'il est enregistré sur le smartphone ou de son numéro, ce qui est très pratique pour faire taire le smartphone à distance.
Il y a aussi un chronomètre simpliste mais quand même au centième.
Elle utilise son accéléromètre pour s'activer lorsque votre poignet fait le mouvement caractéristique "diantre ! Mais quelle heure est-il ?".
Et pour finir, elle possède 31 modes de sports allant de la marche à pied au ping-pong en passant par les abdos, haltères, alpinisme, yoga, natation... Et même le bowling et le billard !!!
Vous sélectionnez le sport que vous allez pratiquer, et elle vous compte, selon l'activité, le rythme cardiaque, les calories dépensées, le nombre de pas, le nombre de kms parcourus...

L'application Yfit (sous AndroidIOS) ajoute quelques fonctions qui ne se voient ni se règlent sur la montre elle même :

- l'anti-sédentarité qui va vous sommer de lever les fesses de votre chaise au bout d'un laps de temps définissable.

- Le « va donc boire un verre » nommé « alerte pour boire de l'eau » qui va vous sommer d'aller boire un coup (d'eau disent-ils, mais c'est vous qui voyez), toujours définissable dans le temps.

- La gestion de cinq alarmes avec répétitions réglables aux autres jours ou pas...

- La fonction de recherche de la montre (dans le rayon d'action du Bluetooth).



Que trouvons nous dans la boite ?

La boite en question est en carton blanc, épais avec un graphique de la montre et les mots "Enjoy Your smart watch" , à l'intérieur la montre est solidement immobilisée dans de la mousse compacte, un bracelet en silicone à son coté. A l'étage du dessous nous trouvons un autre bracelet d'une couleur choisie à l'achat, un cordon de charge USB à positionnement magnétique, deux protections d'écran, une carte de garantie d'un an et une notice en Anglais.

Quand à la montre, elle est vraiment sobre et assez fine (9mm), contrairement à pratiquement toutes celles que j'ai pu voir un peu partout. Un seul bouton poussoir décoré d'une bague rouge. Et un écran rond, affleurant, pas de boîtier aux formes agressives mais bien circulaire avec à peine un encochement autour du bouton poussoir.



Alors, après un mois et demi d'utilisation je suis en mesure de vous dire :

Que si vous jouez à chat avec la femme de ménage tous les jours entre 14h00 et 14h30 dans le placard à balais et que votre femme jette un œil sur le journal cardio de votre montre ou de votre smartphone... C'en est fini de votre mariage... 🙂

C'est le premier truc positif que j'ai remarqué (certainement parce que je n'emploie pas de femme de ménage puisque je n'ai pas de placard à balais), je ne sais si le comptage des battements cardiaques est fiable à 100%, mais je sais que les variations correspondent pile-poil aux situations (la mort d'un ami est parfaitement visible sur ma courbe cardio à l'heure précise de son annonce).
La montre vous offre deux journaux de 24 heures, le premier correspond à une estimation du nombre de pas avec les kms parcourus et les kilo-calories consommés. Le deuxième correspond à vos battements cardiaques avec le mini et maxi en clair. Les journaux sont remis à zéro tous les jours à minuit.
Si vous en voulez plus que 24 heures, il vous suffit d'ouvrir l'application Yfit, vous y trouverez jour après jour, heure après heure, les données que la montre à envoyée au téléphone.
Un troisième journal est visible mais sans horodatage, celui de l'oxygénation du sang, qui s'appuie sur vos prises de mesures manuelles contrairement aux deux autres capteurs, donc si vous ne lancez pas de mesure, alors il n'y aura pas de courbe.

Le monitoring du sommeil fonctionne assez bien et correspond effectivement au temps de sommeil, je ne sais si les variations "sommeil profond" ou "léger" sont vraiment le reflet de la réalité (il suffit de rester immobile et calme pendant une trentaine de minutes pour déclencher un cycle), mais la montre détecte bien l'endormissement en général ce qui me laisse croire que l’algorithme est bien conçu.
La montre, la aussi, transmet ses données au smartphone et vous y trouverez le journal de vos nuits en graphique détaillé avec même vos réveils nocturnes et en croisant les données avec le journal des pas, vous saurez combien de pas vous séparent des WC (ou du placard à balais 🙂 ).

Ceci dit, ce n'est pas un appareil médical, je pense donc que les mesures sont à prendre dans le sens "variation" plutôt que dans le sens "analyse", mais c'est assez instructif.



Je n'ai pas parlé de :

- L'application « ENTRAINEMENT RESPIRATOIRE », sympa, vous permettant une détente respiratoire en vous faisant inspirer et expirer sous le contrôle visuel et vibratoire de la montre avec trois choix (apaisant, lent, rapide) sur un temps réglable de une à trois minutes.

- L'application torche qui vous allume l'écran en blanc avec la luminosité au maximum, est très utile pour trouver une serrure ou ses vêtements dans le noir sans réveiller madame.

- L'application « OBTURATEUR » permet de déclencher l'appareil photo du smartphone en secouant le poignet ou en appuyant sur l'écran.

- L'application « LECTEUR » va piloter (avant/arrière/lecture/pause/son-/son+) un player du smartphone (même celui de Youtube), choisi via Yfit.

- L'application « TROUVER MON TELEPHONE » va faire sonner votre smartphone (s'il est dans le rayon d'action BT).



A l'usage :

Le créneau horaire d'activation automatique du cadran est réglable (encore via Yfit) cela permet d'éviter l'activation de la montre, donc celle de l'écran pendant le sommeil.
Idem en ce qui concerne les notifications, le mode "ne pas déranger" évite les vibrations pendant une fourchette de temps définissable (bien entendu, cela ne concerne pas les alarmes).

Le temps d'activation de l'écran est réglable de 5 à 15 secondes.

Le tactile répond bien et avec précision, l'écran est de qualité, bien lumineux et réglable sur six niveaux, avec un large angle de vision et une densité de pixels importante.

Le système est bien pensé donc l'ergonomie est sympa, A chaque sens de glissement correspond un menu différent dont un de style « APPLEWATCH » permettant l’accès à toutes les applications et réglages sur un seul écran. Le tout est fluide et rapide. L'unique poussoir permet l'activation/désactivation de la montre et sert aussi de bouton « arrière » dans la navigation.

J'ai pu vérifier son étanchéité sous la douche, elle est OK mais comme la montre s'active au mouvement, les gouttes d'eau font défiler les menus dans tous les sens, je ne conseille donc pas de la garder sur soi pendant cette activité ou bien de ne vous laver que d'une seule main, ou plus du tout 🙂 .

Elle a fait tomber l'autonomie de mon smartphone puisque nombre de services y sont liées (météo, notifications...) et que cela demande une activation permanente du Bluetooth.

Le fabriquant annonce une énorme autonomie de 45 à 60 jours en mode stand-by... En mode normal c'est entre 10 et 20 jours, vérifié par mes soins, avec la fonction de monitoring temps réel du rythme cardiaque activée (celle qui va tuer votre mariage si vous déconnez avec votre femme de ménage).
Après une recharge d'une heure trente pendant laquelle 200mA vont bien êtres transférés, mon record est de 13 jours avec le monitoring temps réel activé, la luminosité de l'écran à 4 sur 6, et le temps d'éclairage à 11 secondes.
Quand elle crie famine, elle vous affiche un message d'alerte batterie, puis peu de temps après, un logo rouge représentant un éclair explicite (sans affichage de l'heure hélas).
C'est arrivé avec la jauge indiquant 10% me laissant croire quelques jours devant moi.
Bien entendu, cela est variable selon votre utilisation (fréquence de consultations, nombre de messages et d'appels reçus, d'alarmes, de déclenchements de mesures...).
Je suis certain qu'on peut atteindre bien plus de 20 jours en réglant judicieusement la montre, mais en se privant des fonctions les plus intéressantes.



Du négatif :

J'ai noté quelques points négatifs, vous allez trouver qu'il y en a beaucoup mais certains sont vraiment sans importance et je pense que la plupart peuvent êtres facilement corrigés par des mises à jour possibles via l'application Yfit qui permet de vérifier si une mise à jour existe et qui va aussi se charger de la procédure, je reste donc optimiste la-dessus même si la ROM n'est pas énorme.
Il y a déjà eu une mise à jour du firmware de la montre depuis qu'elle est en ma possession mais je ne sais absolument pas ce qui a été changé puisque qu'aucune info sur la mise à jour n'a été transmise à l’application et qu'aucune fonction nouvelle n'est apparue, par contre il y a eu une nette amélioration des traductions, idem pour l'application Yfit qui était traduite en mode traduction Google (petit exemple : « retirer l'appareil » était traduit en « bûche »).

- Il n'y a pas d'affichage des smileys graphiques ni des photos jointes aux messages transmis par le smartphone. Je sais que cela est un peu trop demander à une montre de ce prix, mais c'est dommage car techniquement elle semble en avoir les capacités (à part la mémoire qui est un peu juste).
Puisque nous parlons de l’application de messagerie, il est dommage que l'on ne puisse choisir les messages à conserver. Il n'y a qu'une action possible : « VIDER » ce qui efface tous les messages.

- La montre est indissociable de l'application Yfit et ce pour une seule raison : le réglage de l'heure, de la date, des alarmes (cinq) et de quelques options déjà évoquées n'est possible qu'à travers la synchronisation avec l'application, il vous faut donc obligatoirement l'associer à un smartphone ce qui est complètement con (une montre ne doit pas être dépendante d'autre chose que l'énergie qui la meut).
Les alarmes (ainsi que l'anti-sédentarité et les rappels "à boire"), une fois réglées, sont gérées par la montre (par là, je veux dire que même sans smartphone à proximité la montre vibrera à l'heure fixée), mais elles n'apparaissent nulle part dans son interface et pour les désactiver/effacer ce ne sera que par l'intermédiaire de Yfit.


- Je déplore l'absence de gestion d'autres fuseaux horaires.

- Je déplore l'absence d'une application de compte à rebours, pourtant facile a programmer, ne prenant pas de place, et très utile, elle pourrait d'ailleurs être intégrée au chronomètre.

- L'application chronomètre (bizarrement traduite en « minuterie ») ne gère pas les temps intermédiaires et ne fonctionne pas en arrière plan (ce qui est compensé par un affichage de l'heure en tout petit).

- La possibilité de rejeter un appel est vraiment très utile, mais il n'est étrangement pas possible de l'accepter autrement que par le smartphone, dommage, décrocher à distance est très pratique dans certaines situations (genre il en est à sa troisième sonnerie et est dans une poche de veste à cinq mètres de la), j'espère qu'une mise à jour corrigera cela.

- Pas de fonction thermomètre, dommage, cela aurait été une très bonne chose de pouvoir prendre sa température de temps en temps (surtout en ces temps de pandémies).

- Il y a cinq cadrans dans la ROM de la montre, vous pouvez en ajouter un choisi par l'intermédiaire de l'application Yfit qui en propose un choix assez important (j'en ai compté une soixantaine), c'est très bien mais il est dommage que l'on ne puisse pas en stocker plus d'un supplémentaire sur la montre elle-même (le sixième), dommage, on en revient encore à la RAM un peu étriquée. Il y a aussi la possibilité d'en créer un à partir d'une image ou photo choisie dans la mémoire du smartphone mais les options de personnalisation sont alors très limitées.

- L'appariement (l'action de lier la montre au smartphone) ne fonctionne pas toujours correctement. Il arrive hélas que la liaison entre la montre et le smartphone ne se rétablisse pas après certains événements (sortir un peu trop longtemps/souvent de la couverture réseau par exemple).
Dans ce cas, plus de notifications et les journaux ne sont plus transférés au smartphone, il faut donc refaire l'appariement et en général ça se passe bien mais pas toujours...
Dans ce cas, le problème est que même si la montre est bien détectée à chaque fois, la procédure échoue lamentablement sur un "time-out" (expiration du délai).
La solution est de désactiver le Bluetooth sur le téléphone puis de le réactiver après voir redémarrée la montre (seul moyen de redémarrer le Bluetooth), quelques fois ça ne règle pas le problème et la manip doit s'accompagner d'une mise à jour d'Yfit.
Parlons en des mises à jour d'Yfit, l'avant-dernière m'a privé des mises à jour météo, et la dernière me les a rendues...

- Les aimants permettant le maintien des contacts de charge sont un peu faiblards, il faut donc éviter de bouger le câble et/ou montre lors de cette procédure sous peine de l'interrompre.



Voila tout ce que j'ai trouvé de critiquable sur cette montre et pratiquement tout est corrigeable, sauf bien entendu les manques physiques (RAM et thermomètre), et je ne sais pas s'il reste de la place en ROM pour d'importants ajouts logiciels.

Le seul vrai problème de cette montre, c'est que son logiciel interne est minimal, s'appuyant pour les réglages et monitorings sur une application du domaine public qui gère d'autres types et marques... J'aurais préféré une application dédiée mais bon, c'est aussi pour ça qu'elle est si abordable financièrement.

Une dernière petite chose quand même, et je ne sais pas si c'est une qualité où bien un défaut: pas de son, mais alors pas du tout, même pas un bip! (c'est normal, il n'y a pas de générateur de son dans cette montre). Toutes les notifications et alarmes se font donc par des vibrations, elles sont cependant assez fortes et pour vous dire la vérité, compensent bien l'absence de son sauf peut-être pour certains (c'est mon cas) dans le cas d'une alarme de réveil.



C'est fini les amis !!!

Je pense avoir fait le tour, et avant de clôturer cet article voici mes trois montres alignées pour que vous puissiez vous faire une idée des tailles:
La TICWRIS semble plus imposante que la YEMA, en vérité son diamètre de boitier est à peu près le même mais sa surface d'affichage importante donne cette illusion.



Bilan :

Sobre, fine, légère, autonome, utile, étanche et pas chère, elle entre presque parfaitement (presque, à cause de l'absence de thermomètre et de sa pauvre quantité de RAM), dans l'idée que je me fais de la montre idéale.
Les quelques critiques que j'ai exprimé sont largement compensées par ses qualités. Elle me plaît bien, et achetée par curiosité ainsi que pour m'assister dans mes exploits sportifs, elle est restée longtemps à mon poignet.

Il faut vivre avec son temps...





A bientôt.

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